Les indicateurs économiques

Les Comores sont coincées dans un piège de faible croissance depuis plus de 40 ans, avec une croissance moyenne d'environ 2,6 % sur la période 1980-2022 (Banque mondiale). L'économie comorienne était déjà fragilisée par l'incertitude politique et le passage du cyclone Kenneth lorsqu'elle a été frappée par la pandémie de Covid-19, avec une contraction du PIB de 0,3 % en 2020. Après un rebond en 2021 (+2,2%), l'économie du pays a poursuivi sa croissance en 2022 (+2,6%). Le FMI estime la croissance à 3 % en 2023, tandis que les prévisions de croissance à moyen terme, qui s'élèvent à environ 4,5 %, dépendent de la mise en œuvre effective de politiques macroéconomiques robustes et de réformes structurelles.

Les fortes recettes fiscales et l'exécution plus lente que prévu des investissements publics ont contribué à la surperformance du solde primaire intérieur en 2023, les dépenses de santé et d'éducation représentant environ 33 % des transferts dans le budget 2023. En 2024, l'objectif proposé pour le solde primaire intérieur est de -1,4 % du PIB (QPC). Cet objectif tient compte : (i) des gains de recettes attendus d'environ 6,5 % grâce aux réformes de l'administration des recettes et à la suppression des exonérations fiscales sur les matériaux de construction ; (ii) des efforts visant à stabiliser le ratio salaires/PIB, les salaires nominaux augmentant de 3,4 % en raison de l'augmentation des taux de cotisation aux régimes de retraite ; (iii) de la suppression progressive des dépenses ponctuelles liées aux élections présidentielles de 2024 et à la présidence de l'Union africaine de 2023 ; et (iv) de l'exécution robuste des investissements publics, motivée par l'objectif d'achever la construction de l'hôpital El Maarouf en 2024. Le ratio dette/PIB a été estimé à 33,3 % en 2023 (contre 27,9 % un an plus tôt), et devrait augmenter au cours de la période de prévision (jusqu'à 38,2 % en 2025 - FMI). L'inflation moyenne révisée pour 2023 s'élevait à 9,2 %, et l'on s'attend à ce qu'elle converge progressivement vers 2 % à moyen terme (FMI). Pour lutter contre la fragilité économique, la priorité absolue du gouvernement est d'augmenter les recettes fiscales afin de soutenir l'investissement dans le capital humain et physique et d'améliorer la viabilité de la dette. Les autorités visent également à renforcer la qualité des dépenses, la gestion des finances publiques, la surveillance des entreprises publiques et le secteur financier. Parmi les plus grands défis des Comores figurent la faiblesse des capacités institutionnelles, le manque d'infrastructures de base, la forte dépendance à l'égard de l'aide extérieure, la forte exposition aux menaces liées à la surexploitation des ressources naturelles (déforestation, dégradation des sols, pollution des eaux souterraines et érosion côtière), la corruption et un système judiciaire inefficace et vulnérable aux ingérences politiques. En outre, il convient de noter qu'en raison de la géographie du pays, les secteurs de l'agriculture et de la biodiversité sont les plus vulnérables au changement climatique.

Avec 39,8 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, les Comores sont l'un des pays les plus pauvres du monde. Le taux de chômage est d'environ 5,7 % en 2023 (Banque mondiale), mais le sous-emploi généralisé est la norme, une grande partie de la population travaillant dans le secteur primaire. Le PIB par habitant (PPA) du pays était estimé à 3 834 USD par la Banque mondiale en 2022.

Indicateurs monétaires	2016	2017	2018	2019	2020
Franc des Comores (KMF) - Taux de change annuel moyen pour 1 EUR	473,15	493,15	491,52	493,82	491,97

Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.

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