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Dans cette page : Le contexte économique | Le contexte politique

 

Le contexte économique

La conjoncture économique

Après la crise mondiale sans précédent provoquée par la propagation de la pandémie de COVID-19 - qui a entraîné la plus forte contraction économique depuis 1945 - l'économie canadienne a rebondi en 2021 et a continué à croître par la suite. La croissance du PIB s'est accélérée au premier semestre 2024 après un second semestre 2023 morose. La consommation privée est restée forte en raison de la croissance démographique, mais elle est faible par habitant. L'investissement des entreprises a rebondi, tandis que l'investissement dans le logement a continué à diminuer depuis le début de 2022. Dans l'ensemble, la croissance du PIB réel a été estimée à 1,3 % en 2024, soutenue par la normalisation de la politique monétaire, un certain assouplissement de la politique budgétaire, la poursuite de l'immigration (bien que ralentie) et l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain. La croissance du PIB réel devrait se renforcer en 2025 (+2 % selon le FMI), sous l'effet d'une forte demande extérieure soutenant les exportations et de taux d'intérêt plus bas favorisant l'investissement. Toutefois, la croissance de la consommation privée devrait ralentir en raison d'une croissance démographique plus faible et d'un marché du travail plus fragile, avant de se redresser en 2026. Néanmoins, le 1er février, les États-Unis ont annoncé des droits de douane de 25 % sur toutes les importations en provenance du Canada, à l'exception du pétrole, qui serait soumis à des droits de douane de 10 %. La mise en œuvre a été suspendue pour une période de négociation de 30 jours. Si les droits de douane sont appliqués, l'impact économique sera important.

En ce qui concerne les finances publiques, la baisse des recettes et les nouvelles mesures de dépenses ont conduit à des déficits plus importants dans le plan budgétaire, y compris une importante révision à la baisse de 22 milliards de CAD pour 2023-24, portant le déficit à 61,9 milliards de CAD. Le déficit pour 2024-25 s'est également aggravé de 8,5 milliards CAD, s'établissant désormais à 48,3 milliards CAD (Banque Royale du Canada). Le gouvernement fédéral a introduit plusieurs mesures de dépenses dans les derniers budgets, en donnant la priorité à l'accessibilité du logement et aux dépenses sociales. En novembre 2024, deux nouvelles incitations fiscales ont été annoncées : un remboursement temporaire de la TPS/TVH pour les biens éligibles et un remboursement d'impôt de 250 CAD qui sera accordé au printemps 2025. Alors que l'augmentation des dépenses publiques n'est que partiellement compensée par des gains d'efficacité et des impôts plus élevés sur les plus-values, l'orientation budgétaire globale devrait rester largement inchangée en 2025-26. Le ratio dette/PIB a été estimé à 106,1 % en 2024 par le FMI, avec une tendance à la baisse attendue sur l'horizon de prévision (jusqu'à 101,2 % en 2026). Selon les chiffres officiels du gouvernement, en moyenne annuelle, l'indice des prix à la consommation (IPC) s'est établi à 2,4 % en 2024, contre 3,9 % en 2023. Hors énergie, l'IPC a augmenté de 2,6 %, contre 4,5 % l'année précédente. Le FMI prévoit que l'inflation tournera autour de 2 % cette année et en 2026.

Le taux de chômage est passé de 5 % au début de 2023 à 6,5 % en septembre 2024 (Banque du Canada). Cette augmentation est principalement due à un plus grand nombre de chômeurs qui luttent pour trouver un emploi et à un nombre croissant de nouveaux arrivants sur le marché du travail sans emploi. Les licenciements n'ont toutefois que peu contribué à cette hausse. Bien que les Canadiens bénéficient d'un PIB par habitant élevé (estimé à 64 566 USD en 2024 - FMI), 9,9 % de la population vit dans la pauvreté (données 2022 Recensement de la population).

 
Indicateurs de croissance 2023 (E)2024 (E)2025 (E)2026 (E)2027 (E)
PIB (milliards USD) 2.142,472.214,802.330,312.445,952.559,32
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) 1,21,32,02,01,8
PIB par habitant (USD) 53.60753.83455.89058.26460.561
Solde des finances publiques (en % du PIB) -0,6-1,0-0,9-1,0-0,9
Endettement de l'Etat (en % du PIB) 107,5106,1103,2101,299,5
Taux d'inflation (%) 3,92,41,92,02,0
Taux de chômage (% de la population active) 5,46,26,26,06,0
Balance des transactions courantes (milliards USD) -15,54-21,16-29,36-40,40-49,95
Balance des transactions courantes (en % du PIB) -0,7-1,0-1,3-1,7-2,0

Source : FMI - World Economic Outlook Database, Dernières données disponibles.

Note : (E) Données estimées

 

Les principaux secteurs économiques

Le secteur agricole représente 1,8 % du PIB du Canada et n'emploie que 1 % de la population active (Banque mondiale, dernières données disponibles). Cependant, le système agricole et l'industrie agroalimentaire fournissent 1 emploi sur 8 et représentent plus de 100 milliards de dollars canadiens du PIB du pays et plus de 60 milliards de dollars canadiens d'exportations. Le Canada est l'un des plus grands exportateurs de produits agricoles au monde - en particulier de blé - et produit environ 10 % des récoltes mondiales d'OGM. La pêche est un autre secteur important. Le Canada est également l'un des principaux producteurs de minéraux, en particulier de nickel, de zinc et d'uranium. Selon les derniers chiffres d'Agriculture Canada, pour la campagne agricole 2024-25, la production des principales grandes cultures canadiennes devrait connaître une augmentation de 1,8 % d'une année sur l'autre, soit 2,4 % de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Les recettes monétaires agricoles des agriculteurs canadiens ont totalisé 70,6 milliards CAD au cours des trois premiers trimestres de 2024, en baisse de 3,0 % (-2,2 milliards CAD) par rapport à la même période en 2023. Les recettes pour les cultures (-3,8 milliards CAD) et les paiements de programme (51,2 millions CAD) ont diminué, tandis que les recettes pour le bétail (1,7 milliard CAD) ont augmenté.

Le secteur industriel contribue pour 22,5% au PIB et emploie 19% de la population active. Le Canada compte six secteurs industriels primaires solides : les énergies renouvelables (principalement l'énergie éolienne, le pays étant un exportateur net d'énergie), le secteur forestier, l'hydrogène et les piles à combustible, les mines, les métaux et les minéraux, la pêche, le pétrole et le gaz. Le pays est riche en gaz et possède les 4èmes plus grandes réserves de pétrole au monde (étant le 4ème producteur de pétrole en 2024), dont la production est concentrée dans les provinces de l'ouest, notamment l'Alberta.  Selon les données de la Banque mondiale, l'industrie manufacturière représente environ 9 % du PIB du pays. Les dernières données de Statistique Canada montrent qu'en 2023, le secteur manufacturier a progressé pour la troisième année consécutive, avec des recettes totales en hausse de 1,7 % d'une année sur l'autre, pour atteindre 935,6 milliards CAD. Les recettes provenant des biens manufacturés ont représenté 93,4 % des recettes totales, augmentant de 1,3 % pour atteindre 874,2 milliards de dollars canadiens.

Le secteur des services domine l'économie canadienne : il représente 69,6% du PIB du pays et emploie plus de 80% de la population active (le plus grand employeur étant le secteur du commerce de détail - qui emploie à lui seul environ 12% de la main-d'œuvre du pays - et le secteur des services liés aux entreprises). Les secteurs de l'éducation et de la santé sont également essentiels pour l'économie du pays. Les secteurs les plus dynamiques de ces dernières années ont été les télécommunications, le tourisme, l'internet et l'ingénierie aérospatiale. On estime que le tourisme représentait 1,5 % du PIB à la fin du troisième trimestre de l'année 2024 et qu'il fournissait près de 700 000 emplois. En ce qui concerne le secteur du commerce de détail, en 2023, les ventes au détail ont augmenté de 2,2 % pour atteindre 794,4 milliards CAD, grâce aux gains réalisés par les concessionnaires de véhicules à moteur et de pièces détachées. En volume, les ventes ont augmenté de 2,3 %.

 
Répartition de l'activité économique par secteur Agriculture Industrie Services
Emploi par secteur (en % de l'emploi total) 1,3 19,2 79,5
Valeur ajoutée (en % du PIB) 1,8 22,5 69,6
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) -4,6 -0,9 2,1

Source : Banque Mondiale, Dernières données disponibles.

 

Indicateur de liberté économique

Définition :

L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.

Note :
77,8666666666667/100
Rang mondial :
9
Rang régional :
1



 

Classement de l'environnement des affaires

Définition :

Le classement de l'environnement des affaires mesure la qualité ou l'attractivité de l'environnement des affaires dans les 82 pays couverts par les prévisions de The Economist. Cet indicateur est défini par l'analyse de 10 critères : l'environnement politique, l'environnement macro-économique, les opportunités d'affaires, les politiques à l'égard de la libre entreprise et de la concurrence, les politiques à l'égard de l'investissement étranger, le commerce extérieur et le contrôle des changes, les taux d'imposition, le financement des projets, le marché du travail et la qualité des infrastructures.

Note :
8,42/10
Rang mondial :
3/82

Source : The Economist Intelligence Unit - Business Environment Rankings 2020-2024

 

Risque pays

Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.

 

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Le contexte politique

Chefs de gouvernement
Gouverneur général : Mary Simon (depuis le 26 juillet 2021)
Premier ministre : Justin Trudeau (depuis le 4 novembre 2015) - Parti libéral - démissionnaire le 6 janvier 2025, actuellement en intérim.
Le roi Charles III est officiellement le chef d'État du Canada (depuis le 8 septembre 2022).
Les prochaines élections
Chambre des Communes : octobre 2025
Le contexte politique actuel
Le 6 janvier 2025, Justin Trudeau a déclaré qu'il démissionnait de son poste de chef du Parti libéral et de Premier ministre du Canada. Sa décision fait suite à des dissensions au sein du parti et à une baisse du soutien de l'opinion publique. M. Trudeau restera en fonction jusqu'à ce que le Parti libéral élise un nouveau chef, l'élection étant prévue pour le 9 mars 2025. Le Parti libéral se prépare à une compétition pour déterminer qui lui succédera, avec des candidats tels que l'ancienne ministre des finances Chrystia Freeland et l'ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney. Le Parti conservateur dirigé par Pierre Poilievre a gagné du terrain tout au long de la crise du Parti libéral et est actuellement considéré comme le favori pour le poste de Premier ministre, ce qui reflète la tendance actuelle à la baisse de l'influence des partis de gauche dans le monde.
Sur le front des relations extérieures, l'élection de Donald Trump fait peser une incertitude considérable sur les relations entre les États-Unis et le Canada. Compte tenu de la distance idéologique plus étroite, on peut supposer qu'il y aura un peu moins de frictions si les conservateurs reviennent au pouvoir ; tandis que les questions commerciales continueront à susciter des frictions. En outre, les relations avec la Chine et l'Inde ont changé de manière significative. Une enquête est en cours sur les allégations d'ingérence de la Chine dans les élections et, à la mi-2024, le Canada a imposé des droits de douane sur les VE, l'acier et l'aluminium, emboîtant ainsi le pas aux États-Unis. Enfin, les allégations du gouvernement selon lesquelles l'Inde serait à l'origine de l'assassinat d'un dirigeant sikh en Colombie-Britannique, ce que l'Inde a démenti, ont entamé les relations bilatérales et pourraient compromettre les efforts visant à approfondir les liens diplomatiques et économiques entre les deux pays.
Les principaux partis politiques

Historiquement, le système politique canadien à deux partis plus a été dominé par le Parti libéral au centre-gauche et le Parti conservateur au centre-droit. Depuis les années 1980 environ, le troisième parti le plus important du Canada est le NPD, qui se situe plus à gauche. Il y a également un parti constamment en quatrième position, connu sous le nom de Bloc québécois, qui est dévoué au séparatisme québécois.

Parti libéral du Canada (PLC) : parti centriste, le plus ancien parti politique fédéral actif au Canada.
Parti conservateur du Canada (PCC) : centre-droit à droite ; familièrement appelé les "Tories".
Nouveau Parti Démocratique (NPD) : centre-gauche, socialiste.
Bloc Québécois : centre-gauche, social-démocrate.
Parti Vert du Canada (PVC) : centre-gauche, parti écologiste.

De nouveaux partis devraient se présenter aux élections de 2025, à savoir le Parti canadien de l'avenir (CFP - centriste) et le Parti centriste du Canada.

La nature de l'Etat
Monarchie constitutionnelle (Commonwealth), démocratie parlementaire et fédération.
Le pouvoir exécutif
Le Roi Charles III est le chef de l'État, dont le rôle est largement cérémonial. Il nomme le Gouverneur général du Canada pour un mandat de cinq ans. Le gouverneur général - qui occupait principalement un rôle cérémonial - nomme également le Premier ministre ainsi que le Cabinet (toutefois, les membres du Cabinet sont choisis par le Premier ministre). Le Premier ministre est le chef du gouvernement et détient le pouvoir exécutif. Le chef du parti majoritaire ou de la coalition à la Chambre des communes est automatiquement choisi pour être Premier ministre. Le Premier ministre et son Cabinet restent au pouvoir tant qu'ils bénéficient du soutien de la majorité à la Chambre des communes.
Le pouvoir législatif
Le pouvoir législatif au Canada est bicaméral. Le parlement fédéral est composé de : le Sénat (chambre haute), dont les 105 membres sont nommés par le gouverneur général sur recommandation du Premier ministre ; et la Chambre des communes (chambre basse), dont les 338 membres sont élus par suffrage universel, chaque membre représentant une circonscription électorale unique (également appelée "circonscription"). Le gouverneur général convoque des élections générales lorsque le Premier ministre le conseille. La plupart des pratiques législatives sont dérivées du Parlement britannique.
 

Indicateur de la liberté de la presse :

Définition :

Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).

Rang mondial :
14/180
 

Indicateur de liberté politique

Définition :

L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.

Classement :
Libre
Liberté politique :
1/7
Libertés individuelles :
1/7

Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House

 

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