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Dans cette page : Le contexte économique | Le contexte politique

 

Le contexte économique

La conjoncture économique

L'économie algérienne est principalement tirée par les hydrocarbures et l'investissement public, les premiers représentant environ 40 % du PIB, 90 % des exportations et un tiers des recettes budgétaires. Après une accélération à 4,1 % en 2023, la croissance économique de l'Algérie est restée forte en 2024 (+3,8 %), tirée par les secteurs non extractifs et le dynamisme de l'investissement. La croissance du PIB non extractif a été généralisée, soutenue par une production agricole résiliente. Cependant, le PIB extractif est resté stable en raison d'une réduction des quotas de production de pétrole brut en janvier et d'une baisse de la demande de gaz en Europe. Pour 2025 et 2026, la croissance du PIB devrait se ralentir légèrement pour atteindre respectivement 3 % et 2,5 %. Avec le ralentissement de la production d'hydrocarbures, les contraintes de financement limitent les dépenses budgétaires, tandis que les goulets d'étranglement structurels entravent la croissance du secteur privé (FMI).

Ces dernières années, la persistance de déficits budgétaires et de déficits des comptes courants extérieurs importants a réduit la marge de manœuvre politique, la dette publique ayant augmenté de manière significative et les réserves internationales ayant diminué. Après s'être réduit à 2,3 % du PIB en 2023, le compte courant de l'Algérie a atteint l'équilibre au premier semestre 2024 en raison de la baisse des prix et des volumes des exportations, tandis que les importations sont restées élevées, sous l'effet de l'investissement. Les réserves de change ont légèrement augmenté, couvrant environ 16,2 mois d'importations à la fin du mois de septembre 2024. Le déficit budgétaire, qui s'élevait à 5,2 % du PIB en 2023, s'est encore creusé, sous l'effet de la baisse des recettes d'hydrocarbures et de l'augmentation des dépenses, y compris la dernière phase d'augmentation des salaires dans le secteur public. Le déficit a été principalement financé par l'épargne pétrolière (Commission de l'UE). Dans le même temps, le ratio dette/PIB a diminué pour atteindre 45,7 % l'année dernière (contre 48,6 % en 2023), mais il devrait suivre une tendance à la hausse au cours de la période de prévision, pour atteindre 53,9 % en 2026 (FMI). L'inflation a ralenti à 4,3 % en glissement annuel au cours des neuf premiers mois de 2024, sous l'effet de la stabilisation des prix des denrées alimentaires fraîches. L'inflation a augmenté depuis 2021, atteignant un pic de 9,3 % en 2022 et se stabilisant en 2023. L'inflation des prix des denrées alimentaires, en particulier des produits frais, a durement touché les populations vulnérables, car les denrées alimentaires représentent plus de la moitié des dépenses des 40 % les plus pauvres. Toutefois, les prix des fruits, des légumes, de la viande et du poisson ont commencé à baisser à la mi-2023, grâce à la résistance de l'agriculture et des importations de viande. Cette évolution, conjuguée à la stabilité du taux de change et à la modération des prix à l'importation, a contribué au ralentissement global de l'inflation. La politique monétaire reste accommodante, avec une croissance accélérée de la masse monétaire et une augmentation du crédit au secteur privé.

Les taux de chômage sont revenus aux niveaux d'avant la pandémie en 2023 (dernières données disponibles). Selon les estimations de l'Organisation internationale du travail (OIT), le taux de chômage global est tombé à 12,3 % (-0,2 pp), le chômage des femmes à 21,5 % (-0,3 pp) et le chômage des jeunes à 31,3 % (-0,7 pp). L'Algérie a un faible PIB par habitant, estimé à 18 343 USD en 2024 par le FMI (PPA). Il existe également de grandes différences entre les conditions de vie dans les villes et les zones rurales, et l'instabilité causée par des groupes radicaux aux frontières de l'Algérie reste un facteur de risque.

 
Indicateurs de croissance 2023 (E)2024 (E)2025 (E)2026 (E)2027 (E)
PIB (milliards USD) 240,06260,13264,27270,14275,08
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) 4,13,83,02,52,1
PIB par habitant (USD) 5.2225.5795.5935.6465.681
Endettement de l'Etat (en % du PIB) 48,645,750,453,957,1
Taux d'inflation (%) 9,35,35,24,54,7
Taux de chômage (% de la population active) 0,00,00,00,00,0
Balance des transactions courantes (milliards USD) 5,983,34-2,15-4,14-5,21
Balance des transactions courantes (en % du PIB) 2,51,3-0,8-1,5-1,9

Source : FMI - World Economic Outlook Database, Dernières données disponibles.

Note : (E) Données estimées

 

Les principaux secteurs économiques

L'agriculture représente 13,1 % du PIB de l'Algérie et emploie 9 % de la population active (Banque mondiale, dernières données disponibles). Les principales cultures sont le blé, l'orge, l'avoine, les agrumes, les raisins de cuve, les olives, le tabac et les dattes. L'Algérie produit également une grande quantité de liège et est un important éleveur de bétail. Le pays dépend fortement des importations de céréales, le blé tendre (commun, meunier) étant la principale denrée de base pour répondre aux besoins de consommation. Au cours de la saison 2023/24, les importations de céréales sont restées élevées en raison d'une production nationale inférieure à la moyenne, qui a été affectée par des conditions météorologiques sèches. Fin 2023, le gouvernement a introduit le « Plan stratégique pour le développement de la production céréalière en Algérie 2023-2028 », visant à développer les secteurs du blé tendre, du maïs, du sucre et des oléagineux afin de réduire la facture annuelle des importations alimentaires. La production nationale de blé a été anticipée à 3 millions de tonnes pour la campagne 2024/25, celle d'orge à 1 million (USDA).

Le secteur secondaire représente 37,8 % du PIB et emploie 31 % de la population active. Le secteur pétrolier et gazier représente la majeure partie du revenu fédéral et la quasi-totalité de ses revenus d'exportation (il représente plus de 90 % des exportations totales). L'Algérie fait partie des dix plus grands exportateurs de gaz au monde, elle est classée 16ème pour les réserves de pétrole et 10ème pour les réserves de gaz confirmées. Les minerais exploités en grande quantité sont le fer, le plomb, le phosphate, l'uranium, le zinc, le sel et le charbon. Les principales activités du secteur manufacturier sont l'alimentation industrielle, les produits textiles et chimiques, les métaux et les matériaux de construction. Le secteur manufacturier dans son ensemble représente 9 % du PIB (Banque mondiale). Les chiffres du ministère de l'Industrie montrent qu'au cours des trois premiers trimestres de 2024, le secteur industriel public a enregistré un taux de croissance de plus de 3,3 % par rapport à l'année précédente.

Le secteur tertiaire contribue à 45,6 % du PIB et emploie 60 % de la population active. Le secteur bancaire algérien est dominé par les banques publiques, qui souffrent de niveaux élevés de prêts non performants aux entreprises publiques. Sur les 20 banques opérant en Algérie, six banques publiques se taillent la part du lion sur le marché. Avec plus de 1 600 km de côtes méditerranéennes, d'importants sites culturels et historiques et les paysages désertiques du Sahara, l'Algérie dispose depuis longtemps d'un potentiel touristique considérable. Néanmoins, le secteur ne représente encore qu'une faible part du PIB.

 
Répartition de l'activité économique par secteur Agriculture Industrie Services
Emploi par secteur (en % de l'emploi total) 9,3 30,8 59,9
Valeur ajoutée (en % du PIB) 13,1 37,8 45,6
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) 2,9 3,9 3,8

Source : Banque Mondiale, Dernières données disponibles.

 

Indicateur de liberté économique

Définition :

L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.

Note :
49,7/100
Rang mondial :
162
Rang régional :
13



 

Classement de l'environnement des affaires

Définition :

Le classement de l'environnement des affaires mesure la qualité ou l'attractivité de l'environnement des affaires dans les 82 pays couverts par les prévisions de The Economist. Cet indicateur est défini par l'analyse de 10 critères : l'environnement politique, l'environnement macro-économique, les opportunités d'affaires, les politiques à l'égard de la libre entreprise et de la concurrence, les politiques à l'égard de l'investissement étranger, le commerce extérieur et le contrôle des changes, les taux d'imposition, le financement des projets, le marché du travail et la qualité des infrastructures.

Note :
4.47/10
Rang mondial :
76/82

Source : The Economist Intelligence Unit - Business Environment Rankings 2020-2024

 

Risque pays

Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.

 

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Le contexte politique

Chefs de gouvernement
Président élu : Abdelmadjid Tebboune (depuis le 19 décembre 2019)
Premier ministre : Nadir Larbaoui (depuis le 11 novembre 2023)
Les prochaines élections
Présidentielle : 2029
Conseil de la Nation : 2025
Assemblée Populaire Nationale : juin 2026
Le contexte politique actuel
Après la démission forcée de l'ancien président Bouteflika en 2019 à la suite des manifestations du Hirak, Abdelmadjid Tebboune, qui avait également le soutien de l'armée, a été élu président. Il remporte un second mandat de cinq ans avec 84,3 % des voix lors des élections présidentielles qui se tiennent en Algérie le 7 septembre 2024. Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes, et Abdellah Hassan Cherif, du Mouvement de la société pour la paix, s'opposent à lui. Les élections ont été marquées par un taux d'abstention sans précédent et une grande confusion sur les chiffres de la participation électorale.
 Depuis la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc en 2021 et la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, les tensions entre l'Algérie et son voisin se sont intensifiées, notamment au sujet du Sahara occidental et de la normalisation des relations du Maroc avec Israël. En septembre 2024, l'Algérie a réimposé l'obligation de visa aux ressortissants marocains, invoquant des raisons de sécurité. Les relations diplomatiques avec l'Espagne ont été suspendues en 2022 après que l'Espagne a modifié sa position sur le Sahara occidental, s'alignant plus étroitement sur la position du Maroc. Malgré ces tensions, l'Algérie continue d'équilibrer ses relations extérieures, en maintenant des liens étroits avec la Russie, son principal fournisseur d'armes, tout en négociant avec les pays occidentaux.
Les principaux partis politiques
Suite à la libéralisation de la loi électorale en 1997, des dizaines de partis politiques ont fait leur entrée dans la sphère parlementaire. Cependant, la plupart du pouvoir politique est concentrée au sein du Front de Libération Nationale (FLN) soutenu par le Président.

- Front de Libération Nationale (FLN) : de gauche, sécurise environ la moitié des sièges parlementaires ; auparavant le seul parti légalement autorisé.
- Rassemblement National Démocratique (RND) : centriste, libéral ; initialement créé par l'armée comme parti alternatif, mais reste étroitement aligné sur le FLN.
- Front de l'Avenir (FM) : centriste, nationaliste.
- Mouvement de la Construction Nationale (Binaa) : démocratie islamique, nationalisme algérien.

Les principaux partis d'opposition comprennent :

- Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) : islamisme sunnite, démocratie islamique, aligné sur la Fraternité Musulmane internationale.
- Parti Voix du Peuple (PVP) : dirigé par Lamine Osmanie, ancien membre du Front National Algérien.
- Front pour la Justice et le Développement (FJD) : de droite, inspiré par le Parti de la Justice et du Développement turc (AKP).
La nature de l'Etat
L'Algérie est une république présidentielle.
Le pouvoir exécutif
Le Président de la République est le chef de l'État. Il est élu directement au suffrage universel direct à la majorité absolue en deux tours si nécessaire pour un mandat de 5 ans (renouvelable une fois). Il nomme le Premier ministre après consultation avec le parti majoritaire au Parlement et le gouvernement sur la suggestion du Premier ministre. Le Premier ministre fixe le montant des dépenses et des recettes de l'État et prépare certains projets de loi.
Le pouvoir législatif
Le Parlement est bicaméral et composé du Conseil de la Nation (Majlis al-Umma) et de l'Assemblée Populaire Nationale (al-Majlis al-Sha'abi al-Watani). Le Conseil (chambre haute) compte 174 sièges, dont 116 membres sont élus indirectement au scrutin secret (2/3) et 58 sont nommés par le Président de la République (1/3). Ses membres ont un mandat de six ans, avec renouvellement de la moitié de l'effectif tous les 3 ans. L'Assemblée (chambre basse) compte 407 membres directement élus par la population pour des mandats de 5 ans, dont 8 sont élus parmi les Algériens résidant à l'étranger.
 

Indicateur de la liberté de la presse :

Définition :

Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).

Rang mondial :
146/180
 

Indicateur de liberté politique

Définition :

L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.

Classement :
Non libre
Liberté politique :
6/7
Libertés individuelles :
5/7

Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House

 

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